Mauvaise compagne des longs trajets et des journées trop chargées, la somnolence fait partie des dangers de la route majeurs mais mal connue parce que peu chiffrée. Elle tue pourtant presque autant que la vitesse ou l’alcool !
Les accidents causés par la somnolence au volant du conducteur sont souvent graves. Ils surviennent habituellement sur des voies rapides monotones et impliquent généralement un véhicule qui dévie et percute un obstacle à toute vitesse. Selon différentes estimations internationales, près de 20% des accidents graves de la circulation seraient dû à la somnolence au volant. Soit quasi l’équivalent du taux d’accidents sous l’influence de l’alcool (25% selon les dernières estimations).
Et encore ! Cette proportion est sans doute sous-évaluée étant donné qu’il n’existe pas de protocoles de mesure fiables et surtout que les conducteurs impliqués dans un accident déclarent rarement s’être endormis au volant, soit parce qu’ils n’en sont pas conscients soit parce qu’ils ne veulent pas le faire.
Mais comment cerner un état de somnolence ?
La somnolence, c’est la difficulté à rester éveillé, avec le risque d’endormissement, quelle que soit la longueur du trajet. Elle se manifeste par des bâillements et des paupières lourdes. En outre, la somnolence entraîne des périodes de « micro-sommeils » (de 1 à 4 secondes) pouvant être extrêmement dangereuses pour la sécurité de tous.
« Dès les premiers signes de somnolence, le conducteur doit s’arrêter parce que les risques d’avoir un accident dans la demi-heure qui suit sont multipliés par 3 ou 4. Ses réflexes sont altérés et plus il roule vite et plus les conséquences sont graves en cas d’accident », explique le professeur Damien Léger, président du Conseil scientifique de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV)
La somnolence en chiffres
- 17 heures de veille active équivalent à 0,5g d’alcool dans le sang ;
- Le risque d’avoir un accident est 8 fois plus important lorsqu’on est somnolent ;
- On ne peut pas lutter contre la somnolence au volant !
- Sur l’autoroute, un accident mortel sur trois est associé à la somnolence